La Mécanique du Coeur de Mathias Malzieu
L'histoire (4ème de couverture) : Edimbourg, 1874 : le jour le plus froid du monde. Lorsque Jack naît, son cœur gelé se brise immédiatement. La sage-femme le remplace par une horloge et le sauve. Depuis lors, il doit prendre soin d'en remonter chaque matin le mécanisme. Mais gare aux passions ! Le regard de braise d'une petite chanteuse andalouse va mettre le cœur de Jack à rude épreuve...
Pourquoi ce livre ? parce qu'après avoir découvert Mathias Malzieu avec Métamorphose en Bord de Ciel (clic), je voulais absolument lire d'outres romans de cet auteur. Je me suis souvenue que mon mari et mois avions failli aller voir l'adaptation cinématographique (Jack et la Mécanique du Coeur).
Mon ressenti : Ma première lecture de 2016 (commencée durant les derniers jours de décembre) se solde par un méga coup de coeur. Ce livre est tout simplement sublime : dès le départ j'ai été happée par le destin hors norme de Jack (à commencer par sa naissance qui n'est pas banale) et cet amour fou qu'il voue à Miss Acacia jusqu'à l'entaîner dans des péripéties dont je me suis délectée page après page. Je me suis attachée à tous ces personnages hauts en couleur qui semblent tout droit sortis de l'univers de Tim Burton. Et surtout, j'ai eu beaucoup de mal à refermer ce roman. Avant de le rendre à la médiathèque, j'ai relu le dernier chapitre, lentement, tout doucement, pour en savourer chaque mot ; je crois que j'avais tout simplement envie de rester encore un peu avec Jack... Au travers d'une merveilleuse histoire d'amour, La Mécanique du Coeur nous invite aussi à la reflexion sur des thèmes aussi variés que les attentes des parents sur leurs enfants, le poids des mots, le poids du silence aussi, tous ces non dits lourds de conséquences parfois. J'ai mis plusieurs jours à sortir de ce roman pour pouvoir en commencer un autre, mais Jack est là quelque part au fond de mon coeur et je sais que je relirai son histoire car elle m'a touchée au-delà de ce qu'aucun mot ne peut exprimer.
Quelques pépites :
* Il doit rester quelques rêves d’enfant cachés sous mon oreiller, je tenterais de ne pas les écraser avec ma tête lourde de soucis d’adulte.
* Ses larmes glacées ont rebondi sur le sol telles les perles d'un collier cassé.
* Cette nuit, je vais grimper à la lune, m'installer dans le croissant comme dans un hamac et je n'aurai absolument pas besoin de dormir pour rêver.
* Si tu as peur de te faire mal, tu augmentes tes chances, justement, de te faire mal. Regarde les funambules Tu crois qu'ils pensent au fait qu'ils vont peut être tomber lorsqu'ils marchent sur la corde raide ? Non, ils acceptent ce risque, et goûtent le plaisir que braver le danger leur procure. Si tu passes ta vie à faire attention à ne rien te casser, tu vas terriblement t'ennuyer, tu sais... Je ne connais rien de plus amusant que l'imprudence !
* Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles.
Deuxièmement, maîtrise ta colère.
Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux.
Car alors pour toujours à l'horloge de ton coeur la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique de ton coeur sera brisée de nouveau.