Les Passants de Lisbonne de Philippe Besson
Résumé : Hélène a vu en direct à la télévision les images d'un tremblement de terre dévastateur dans une ville lointaine ; son mari séjournait là-bas, à ce moment précis.
Mathieu, quant à lui, a trouvé un jour dans un appartement vide une lettre de rupture.
Ces deux-là, qui ne se connaissent pas, vont se rencontrer par hasard à Lisbonne. Et se parler.
Pourquoi ce livre ? Avec Journal d'un Vampire en Pyjama, c'est le livre qui me faisait le plus envie parmi les nouveautés du début d'année. De plus, j'avais découvert Philippe Besson l'an dernier avec Vivre Vite qui m'avait énormément plu et j'avais très envie de retrouver sa plume.
Mon ressenti : Avec beaucoup de tact et de délicatesse, Philippe Besson aborde avec Les Passants de Lisbonne des thèmes douloureux (la séparation, le deuil, la résilience), Il met en scène deux personnages, Mathieu et Hélène, durement éprouvés qui séjournent dans le même hôtel au Portugal. Il fait chaud, les journées passent lentement et ils vont petit à petit se livrer, se raconter. Par petites touches, on découvre leur histoire respective et on va assister à leur cheminement. pour retrouver un sens à leur vie .Les mots choisis par l'auteur m'ont fait du bien (comme un baume guérisseur) vu le contexte dans lequel j'ai lu ce roman que je recommande très fortement à toutes les personnes ayant perdu un être cher.
Quelques citations :
* On n'est pas heureux deux fois. (...) Après ce n'est plus pareil. On connaît des joies, des satisfactions, et même des moments de grâce. On rit, on est léger, la vie peut nous être douce évidemment. Mais c'est autre chose. Ce n'est plus cette certitude.
* J'ai oscillé longtemps entre le passé et le présent de l'indicatif pour parler de lui. (...) Parler de lui au présent c'était le ranger encore du côté des vivants. Et s'il était vivant, alors je n'étais pas tout à fait morte.
* En réalité, ils sont deux accidentés se soutenant l'un l'autre. On ne voit que ça leur claudication, leur secours mutuel, ce compagnonnage des éclopés.
* Elle est dans cet entre-deux incapable de rejoindre son mari, incapable de s'en défaire. Elle navigue sans cesse d'un bord à l'autre, chérissant le souvenir du disparu et tentant de s'en déprendre. Elle ignore si elle doit se laisser bercer dans les eaux douces de son chagrin ou nager à contre-courant dans l'espoir de toucher la terre ferme, perpétuellement ballottée entre la fidélité et la rébellion.
* Il faut aller là où ça palpite, apprendre la légèreté, voir que le monde continue, échapper de temps en temps au silence.
* Cette vulnérabilité, cette emprise du sensible, c'est ce qui fait l'humanité, absolument.
* Elle est faible et confiante. Il est fragile et impatient.
* Parfois des trajectoires se croisent sans raison, et se poursuivent après s'être séparées, mais la direction initiale s'en trouvé légèrement déviée, et du faire de cette imperceptible correction, de cet infime fléchissement, c'est toute la suite qui est transformée.
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