J'ai vu
Exceptionnellement pas de P'tits Bonheurs et Tribulations aujourd'hui.
Trop secouée encore.
Touchée par tout ce que j'ai vu.
J'ai vu deux bougies entourant une pancarte déposée au pied de l'autel de notre église avec ces 3 mots : "Pray For Nice".
J'ai vu notre prêtre ne plus pouvoir articuler un mot quand il a mentionné les victimes des actes terroriste perpétrés dans le monde entier.
Lundi à midi, j'ai entendu la sirène retentir suivie d'un grand silence.
J'ai vu des visages fermés.
J'ai vu des larmes couler.
J'ai vu une jeune maman s'agripper à sa fille de 10 ans comme à une bouée de sauvetage,.
J'ai vu un jeune homme tenir dans ses bras son petit frère et le serrer de toutes ses forces.
J'ai vu tout mon village communier au drame de Nice.
Une minute après, j'ai entendu la Marseillaise. Je n'ai pas pu chanter ; je n'avais plus de voix ...
Dans la semaine, j'ai vu défiler des commentaires racistes, haineux, alors j'ai zappé les réseaux sociaux et fait du tri. Comme on dit chez nous : "Un arbre malade ne doit pas cacher la forêt."
J'ai aussi vu de belles choses : l'initiative des fleuristes niçois qui ont parsemé la Promenade des Anglais de fleurs blanches, des anonymes qui la veille de sa réouverture à la circulation sont venus pour les déplacer plus loin, NICE écrit dans le ciel avec des cerfs-volants.
"On voulait que cette promenade des Anglais qui a été tachée de rouge, soit tachée de blanc"
Samedi, j'ai revu Nice mais je n'ai pas eu la force d'aller me recueillir sur la Promenade des Anglais. Pas encore. Plus tard sûrement.
J'ai vu la vie qui continuait sur l'Avenue Jean Médecin.
Je sais que Nice va surmonter ce drame.
Il faut juste laisser le temps au temps.
Je suis Nice.
Je suis debout.