On Reconnaît Le Bonheur Au Bruit Qu'il Fait En S'en Allant de Marie Griessinger
Présentation :
- Poche: 288 pages
- Editeur : Editeur distribué par MDS (17 février 2017)
- Collection : MILADY LITTE
- Langue : Français
Résumé (4ème de couverture) : Jean-Michel sombre dans la nuit, absent à tout. Sa femme lutte à ses côtés, espérant que son amour inébranlable pourra faire revivre l'homme qu'il était avant. Avant la maladie, avant la menace de la démence et celle de la mémoire à la dérive. Face au déclin de ce père tant aimé, sa fille trouve un moyen de tenir le malheur à distance. À travers un journal où passé et présent s'enchevêtrent, elle convoque les souvenirs des jours heureux. À travers ce vibrant hommage à son père, Marie Griessinger tente de conjurer le mauvais sort. Tout s'efface, mais les écrits restent.
Pourquoi ce livre ? Parce qu'à l'approche du 1er anniversaire du départ de mon Papa, une force irrésistible m'a poussée vers ce livre.
Mon ressenti : Il y a les livres que l'on choisit et il y a ceux qui nous choisissent. Celui-ci fait assurément partie de la deuxième catégorie. L'ensemble est bref, rythmé. Les chapitres sont courts et alternent entre anecdotes des jours heureux et d'autres liées à la maladie qui tisse sa toile inéluctablement.
Au fur et à mesure que j'avançais, j'ai retrouvé beaucoup de sentiments qui m'ont habitée pendant si longtemps au fur et mesure que je voyais mon Papa décliner. Mettre des mots sur toutes ces émotions a été salutaire pour moi. Je ne remercierai jamais assez le Ciel pour avoir mis ce livre sur mon chemin en cette période de l'année car, même si je l'ai fini en pleurs, les larmes que j'ai versées ont libératrices, voire salvatrices.
Je recommande cette lecture tout particulièrement à toutes les femmes qui se souviennent qu'elles ont été un jour la petite fille d'un papa et d'une maman aimants.
Quelques pépites :
* Les pères savent que les paysages sont encore plus beaux quand on les regarde avec ceux qu'on aime.
* Je me demande jusqu'à quel point une maladie peut s'acharner sur un être. Je me demande pourquoi c'est mon père qui subit ça. Je ne sais plus quoi faire. Je ne fais plus rien pour lui. Je ne peux plus rien faire. J'essaie de vivre normalement. Je me dis que c'est la seule façon de survivre. (...) J'ai la tristesse cachée derrière la joie.
* Ma mère est seule. Elle est deux inséparables séparés.
* Ma mère trace son chemin. Les gens croient que ma mère est faible, mais elle est plus forte que tous ces gens réunis. Ma mère fait l’infaisable. Ma mère supporte l’insupportable. Elle ne se pose pas de question. Elle ne cille pas. Elle est forte de tout l’amour qu’elle porte en elle. Elle poursuit sa route, avec son homme à bout de bras. Elle n’écoute pas ceux qui lui disent d’abandonner. Elle n’écoute que lui. Elle n’entend que sa souffrance. Ma mère ne suscite pas de pitié. Elle provoque l’admiration. Ma mère n’a plus rien mais elle est riche. Riche de tout ce que les autres n’ont pas.
Ma mère est là où elle a toujours été. Très haut. Tout au-dessus.
* Il y a quelque chose que j’aimerais dire à tous les bienheureux, tous ceux qui ont la chance d’avoir un père vaillant, un père qui peut prononcer leur nom, se lever, marcher avec eux, j’aimerais leur dire: "Fermez ce livre, ce plaisir solitaire du livre, vous avez toute la vie pour être seuls face à un livre, et sortez, descendez dans la rue, videz les artères des immeubles, répandez-vous sur les chemins en une hémorragie de fils et de filles, suivez le bruit de votre cœur qui bat et courez le retrouver."
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